"En 672, les terres de Cresciaco sont sous le contrôle de l'abbaye de Fontenelle.
Durant plusieurs siècles, la vie à Cresciaco sera paisible et sous la protection divine des abbés de la vallée de Seine. Jusqu'au jour où de puissants barbares entrèrent dans l'estuaire du fleuve Séquane: les Vikings arrivent!
Ces formidables voyageurs sanguinaires sont prêts à piller cette terre fertile et riche. Ils mettent à sac les fermes, les villes et... les abbayes! Personne ne peut leur résister.
Ainsi les abbés de Fontenelle conscients de leur richesse, se sentirent menacés. Leur trésor comporte des objets liturgiques d'or et d'argent et surtout une pièce unique faite d'or et de pierres précieuses: la médaille du saint fondateur de l'abbaye, Saint-Wandrille! Cette médaille d'or est agrémentée de croisettes faites de pierres précieuses où trône en son centre un W gravé. Cette médaille est inestimable tant par la valeur financière que par la valeur sentimentale et historique de l'abbaye.
Mais que faire pour protéger ce trésor inestimable des envahisseurs?
Les abbés de Fontenelle pensèrent que le fait de l'éloigner du lieu sacré serait la meilleure solution. Au cours de leur réflexion, la ferme de Cresciaco fut mentionnée et retenue pour abriter ce trésor. Située en pleine campagne cauchoise et en milieu boisé, elle est le lieu idéal tant recherché.
Ainsi durant une nuit étoilée, le trésor parti à dos de cheval, avec deux abbés pour cette terre cauchoise. Le voyage se passa bien de Fontenelle à Cresciaco.
Lorsque le trésor arriva à destination clandestinement vis à vis du fermier, il fut de suite enfoui dans un tunnel creusé dans un pré non loin du corps de ferme, dans un coffre appelé "le Perret". Ce nom fait référence aux multiples pierres précieuses et à l'or incrustés sur la médaille.
Le nom de ce coffre sera par la suite perpétué pour qu'il devienne celui du hameau situé en limite de Cressy et de Cropus.
Pendant ce temps, les Vikings arrivèrent à l'abbaye qui fut presque totalement détruite. Ce fut un massacre à l'intérieur même du sanctuaire.
Durant des années, le Perret sombra dans l'oubli... Les abbés de Fontenelle étaient bien occupés à relever leur abbaye de la ruine, et plus personne ne parla du trésor de Fontenelle. Jusqu'au jour où, les abbés découvrirent un manuscrit, heureusement épargné de la destruction, où est mentionné l'exil du trésor en terre de Cresciaco. Ils partirent donc discrètement à sa recherche mais ne le trouvèrent jamais du fait de l'immensité des plaines et, du fait que les deux abbés qui l'avait enterré, n'avait laissé aucun indice sur sa position: l'enfouissement du Perret s'était fait de façon hâtive.
Désespérés mais conscients que leur trésor subsiste toujours dans les entrailles de Cresciaco, l'abbaye de Fontenelle écrivit ceci: "Afin de veiller éternellement sur le Perret de Fontenelle, l'Eglise doit s'engager pour les siècles à venir, à desservir ladite jeune paroisse de Cresciaco par deux hommes de foi".
Celà sera vrai jusqu'à la révolution..."
La suite de cette épopée cressoise dans un prochain article.
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